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Peu de foi, grande foi !

Les rencontres se suivent et ne se ressemblent pas. « Hommes de peu de foi« , « Femme, grande est ta foi. » Allons à la rencontre de cette femme. Quelle femme !

« Les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » – « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »

Cette Cananéenne dont on ignore le nom fait irruption dans la vie de Jésus. il s’est retiré mais elle le rejoint et le poursuit de ses cris parce que sa fille est tourmentée par un démon.
L’anonymat de cette cananéenne en dit long sur les frontières comme sur l’ouverture de la foi. Sans nom, le nôtre peut-être…

En fait, la Cananéenne n’aurait-elle pas pour nom «  petit chien  » et comme surnom « miettes de pain«  ?
C’est bien ces deux mots qui lui sont associés dans la mémoire des chrétiens. Elle brise la frontière des croyants juifs et s’adresse dans sa douleur de mère à Celui dont la renommée a déjà traversé les frontières.
Elle joue son va-tout et n’a peur de rien, de personne, poussée par cette puissance de l’amour d’un cœur de mère, cœur déchiré de savoir sa fille perdue.

« Oui, les petits chiens se contentent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ! » Alors, elle se contentera de ces miettes qui tomberont des mains des disciples de Jésus. Elle se contentera de ces miettes qui sauveront sa fille. Elle se contentera de ces miettes à ramasser, à recueillir, à donner en remède, en salut ! Ces miettes suffiront, elle en est sûre.
Mais ce dont elle est le plus sûr, c’est qu’il y aura des miettes. Femme, elle les ramasse si souvent, chaque jour…

Ces miettes déchirent le cœur de Jésus. Elles font exploser son admiration, et par là les frontières de la foi. Une parole jaillit, étonnante, forte et lumineuse : « Ta foi est grande ! »

Une Cananéenne à la foi grande fait ainsi brèche dans la mission du Fils, comme la Samaritaine, comme la pauvre veuve, comme Marie à Béthanie.
Ces femmes font irruption et suscitent la vie par la vie qu’elles portent dans des vases bien vulnérables, fragiles, si cabossés et encore peu reconnus.
Jésus les rencontre et laisse sa vie échapper ; sa vie qui devient en ces femmes – par ces miettes, ces gouttes d’eau, ces larmes, ces trois piécettes – Vie Nouvelle !

Quel chemin empruntons-nous pour aller à la rencontre de Jésus ? De quelles miettes pouvons-nous nous contenter par le désir de vivre plus fort que les forces de mort, de mal ou de souffrance bien réelles ?

Des miettes pour les petits chiens ?
Mais aujourd’hui, c’est le Pain de la vie qui nous est donné !
L’Eucharistie nous attend :
Allons à la rencontre de la Vie !