Pluie de paraboles !
« Jésus leur dit cette parabole… »
Toute la semaine, nous avons pu entendre l’enseignement de Jésus, parlant en paraboles. Succession d’histoires pour faire saisir le Mystère, succession de touches pour dessiner le Visage, succession d’interrogations pour mettre en route, succession d’images pour transformer notre imaginaire, succession de personnages pour habiter notre vie quotidienne, pluie de paraboles, pluie de poésie pour arroser notre cœur souvent sec, aride, sans eau … Qu’avons-nous gardé comme talents à faire fructifier ?
Aujourd’hui, Luc met bien dans la bouche de Jésus cette annonce : Jésus dit une parabole aux invités. Or cette histoire ne semble pas être une parabole… Ne sommes-nous pas déroutés à première lecture, car nous recevons tout simplement une belle leçon d’habilité sociale ?
Cette sentence de sagesse, celle de se faire le dernier quand on est invité quelque part pour être appelé à monter plutôt que d’être prié de laisser la place prise, s’avère la plus grande leçon divine : Dieu ouvre son cœur, avant que le Cœur du Fils ne soit transpercé d’un coup de lance…
Dieu ouvre son cœur. De ce coeur coule l’humilité, l’humilité de Dieu, l’humilité de la dernière place, l’humilité de celui qui se laisse appeler, de celui qui est là, discrètement, caché, secret, silencieux, mais là, et parce que là, prenant la dernière place, fermant la marche, achève l’édification du Royaume.
De cette humilité de la dernière place, sans calcul, naît un autre appel pour tous : les estropiés, les boiteux, les pauvres, les misérables, les aveugles sont invités au repas des Noces de l’Agneau. Appel qui passe par nous, à nous d’inviter ! Là n’est-il pas la manifestation du don gratuit, totalement désintéressé du Royaume que Dieu offre ? Comment ne pas le retenir en riches qui s’approprient mais en pauvres qui partagent ?
Nous faut-il renoncer à nos amis, à nos parents, à nos frères, à nos riches voisins pour les plus pauvres ? C’est ce que semble dire la suite de la parabole.
Si cette parole est parabole, n’ouvre-t-elle pas un large horizon aux mots, et n’exclut personne. ? Ainsi amis, frères, parents, riches voisins sont sans nul doute, quelque part, boiteux, aveugles, pauvres, estropiés, non ?
Pluie de paraboles,
pour inonder notre cœur,
de bonté, de douceur, de compassion,
de vérité, de liberté, et de joie :
« tu seras heureux, car ils n’auront rien à te rendre ! »
