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Prêts à tout ?

« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous, un peu ! »
Un peu de repos
Si nous lisons bien le texte, ce repos a duré le temps de la route, de la traversée en barque et encore, sans doute pas de tout repos, à repenser aux traversées de ce lac… et nos propres voyages, nos allées et venues, nos trajets, comme temps de repos ?

Mais ce «  un peu  » de repos sur l’ordre de Jésus, avec Jésus, suffit pour que sans transition, l’enseignement donné puisse être long. Le temps n’est pas celui de nos cadrans, mais bien celui de la Bonne Nouvelle. «  Il se mit à les instruire longuement . » Temps d’enseignement, long. Comment nous laissons-nous enseigner, aujourd’hui ?

Les apôtres ne semblent pas déçus, ni en colère. Il n’est rien dit de leurs réactions à l’arrivée dans cet endroit désert, à l’écart, déjà envahi par une foule. Ils sont dans l’enseignement, oubliant le chemin parcouru…
Jésus manquerait-il de discernement ? Qu’apprendre de ce renversement de situation ?

«  Un peu de repos  » devient «  instruire longuement « 
«  un endroit désert, à l’écart  » se fait «  une grande foule « 

Mais, qui est à l’œuvre ? Jésus et Jésus seul. Seul avec son Père, dans l’Esprit…
Les Apôtres ont fini leur première mission, ils en ont fait récit et Jésus les écoute :
première source de repos : Pouvoir raconter et être écouté par celui qui a donné mission. Le rendre compte fait repos…

Jésus prend le relais, il poursuit lui-même l’enseignement, les Apôtres n’ont plus qu’à écouter. C’est Jésus qui parle et instruit la foule :
deuxième source de repos : Se laisser nourrir par la Parole.

Alors, le temps de la traversée suffit pour le «  un peu de repos « . Pas très convainquant et pourtant…
D’autant qu’elle a semblé longue, cette traversée. Tous les voient partir, la foule arrive de « toutes les villes », avant eux.
Auraient-ils arrêter la barque en cours de route pour admirer, parler, souffler, voire se baigner ?
Troisième source de repos : le silence du récit, le non-dit, le non-savoir.

L’Évangile n’a pas fini de nous surprendre par sa puissance qui ne vient pas d’une capacité humaine, mais de la mesure du cœur de Dieu, pris de compassion, aimant.

Un peu de repos
puisé au puits de la Parole en chemin,
ne nous serait-il pas bon, meilleur que tout ?
Arrêtons le moteur de notre barque, un moment, aujourd’hui…

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2025/02/prets-a-tout.mp3