Que veux-tu ?
Cet aveugle au bord du chemin, tous le connaissent bien, et nous aussi. Il a un nom dans l »évangile de saint Marc : Bartimée.
Cet homme assis au bord de l’obscurité de sa propre vie, en marge d’une foule apparemment lucide sur elle, mais finalement bien aveugle aussi et pire, sourde au cri du cœur de cet homme… voilà la scène du jour à méditer. Bien dépouillée, une rencontre quelque peu sèche. Pas de larme qui coule.
Que fait Jésus ? Il s’arrête car, lui, entend le cri du cœur. La foule refuse d’entendre et fait taire. La foule semble faire barrage même puisqu’elle le fait taire. Mais l’aveugle puise la force de crier dans la profondeur de sa nuit.
Cette profondeur rejoint celle du coeur de Jésus, et lui s’arrête et fait appeler cet homme de la nuit.
La foule disparait soudain, Jésus agit en maitre, il ordonne et l’homme approche. Alors Jésus le questionne : Que signifie son cri ? « Fils de David, aie pitié de moi ! » Et pour nous ?
L’aveugle ne s’étonne pas de la question, prenant le point d’interrogation au rebond, il lance sa flèche d’un trait déchirant : « Que je voie ! »
Jésus n’a plus qu’à s’exécuter… touché au cœur par ce cri de foi : « Vois, ta foi t’a sauvé ! »
Et l’on entend comme en écho, le sifflement de la flèche : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu ! »
Tout va vite, l’homme voit et la louange jaillit. Il rend gloire à Dieu. Comment ne pas nous arrêter pour recevoir, au matin cette louange et entrer dans celle de la foule qui soudain réapparaît et participe à la louange de l’homme nouveau ?
Oui, où sommes-nous, ce matin ? Assis à l’obscurité de notre vie, dans la foule bien pensante, sourde, en chemin pour chanter les merveilles de Dieu ?
Qui sommes-nous ou comment sommes-nous ?
Aveugle, criant d’un cœur ferme,
Muet, pleurant d’un cœur sûr,
Boiteux, courant d’un cœur consolé,
Sourd, appelant d’un cœur brisé,
Paralysé, chantant d’un cœur transpercé…
Aveugles, muets, boiteux, sourds, paralysés… et où que nous soyons, Jésus nous demande : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
N’hésitons pas à prendre la flèche au rebond, à ouvrir notre cœur, jusque dans ses replis les plus pliés, cachés, chiffonnés… pour crier et nous ouvrir au passage de la Vie.
Assis au bord de l’obscurité de notre vie,
crions à cœur ouvert, notre attente,
Jésus passe, il nous rend à la louange !
