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Quel accueil ?

C’est bien mal parti, une pluie d’accusations tombe sur Jésus : « C’est homme fait bon accueil aux pécheurs, il mange avec eux !« 

Jésus ne ralentit pas sa course pour autant et enchaîne histoire sur histoire, parabole sur parabole comme pour saouler ses contradicteurs.
En fait, chacun doit y trouver sa place. Arrêtons-nous à ce qui résonne en nous du frère aîné. Mais n’oublions ni la brebis, ni la drachme. Car, oui pas moins de trois histoires pour tenter de nous faire entendre la joie du Père.

 » Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé. »

Cette longue parabole s’entend autrement si nous l’écoutons à partir des paroles d’un des serviteurs. Il a son interprétation, sa manière de comprendre ce qui a été vécu. Il met en pleine lumière un mot « ton frère » et donc en évidence la fraternité.

Les serviteurs du père, de cette maison de riche, savent bien que le jeune a demandé sa part d’héritage et qu’il est parti mener belle vie.
Ils savent la rancune du fils aîné, sans doute dur avec eux, aigri et méprisant.
Ils savent la douleur du père qui a perdu un fils, n’ayant pas bien su comment l’aimer comme père. Il a donné tout son bien, mais ne s’est pas livré.
Ils savent les termes justes : « ton père, ton frère » et situent chacun à sa bonne place.

Alors, ils peuvent simplement, sans calcul, comme avec évidence dire une vérité nouvelle : « ton père a tué le veau gras parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.« 

Il est ton frère , celui qui était parti, celui qui a tout dilapidé, celui qui revient nu et pauvre, celui pour lequel ton père a pleuré, a prié, a fait tuer le veau gras, et pour lequel la fête bat son plein. Il est ton frère, perdu et retrouvé, mort et revenu à la vie !

Coup de sang du fils aîné qui ne peut se reconnaître, se connaître frère de celui-là ! Il se met en colère et vomit tout ce qu’il a sur le cœur depuis des années, sans doute la naissance du benjamin.

«  C’est ton frère qui est revenu à la vie  » :
Bonne nouvelle que de se découvrir frère grâce aux larmes du père, à sa supplication, à son cœur soudain ouvert et fécond : « mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.« 

Tout ce qui est au père est au fils, dans un heureux déplacement à faire : ce fils bien aimé, perdu et retrouvé devient le frère revenu à la vie par le bon accueil du père d’abord et du frère ensuite, espérons contre toute espérance…

Belle fraternité retrouvée, dans le sein du père éprouvé,
icône du Père qui nous attend.
Bon accueil aux brebis égarées !