Quelle huile ?
Fête de sainte Thérèse de la Croix, plus connue sous le nom d’Édith Stein : une figure de l’histoire, une figure de l’Église, un visage de martyre et de paix pour nous tous !
L’Évangile proposé pour cette fête est celui de la parabole des dix vierges, parabole du Royaume : la vigilance est de mise, mais laquelle ?
« Les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, des flacons d’huile en réserve. »
Des flacons d’huile en réserve, pour compléter la tenue de veille.
Des flacons d’huile en réserve pour chacune et par chacune : pas question de partager, « allez vous-mêmes en acheter ! »
Surprise de ce qui peut apparaître comme égoïsme, et pourtant Jésus n’est en rien Maître en cet art ! Alors ces flacons d’huile en réserve sont-ils objets de division, facteur de séparation ou appel ?
Pourquoi les flacons d’huile ne se partagent-t-ils pas ? Ne représentent-ils pas finalement cette part de nous-même qui veille en brûlant, qui brûle en veillant ? Cette part de nous-mêmes qui aime de façon unique parce que chacun est unique.
Il faut aller plus loin encore. L’huile de notre lampe ne suffit pas, il faut des flacons d’huile de réserve, pour la route à parcourir de jour comme de nuit, la longue route de l’humanité en quête de Lumière.
Les flacons d’huile de réserve ne se partagent pas non plus dit Jésus. C’est bien lui qui le dit, au cœur de la parabole. Surprise, étonnement, rage. Pourquoi ? Pourquoi la vigilance en ce lieu de la nuit ? Le sommeil de toutes n’est pas en cause, mais les flacons de réserve.
N’ont-ils pas, ces flacons saveurs de d’amour confectionné dans le secret du cœur touché par la grâce, par la présence du Christ, par le travail intérieur de l’Esprit ?
Ne sont-ils pas ce parfum d’amour qu’exhale notre vie de tous les jours et qui fait alors réserve de lumière pour traverser les nuits de l’attente, du doute, de la souffrance, de la mort ? Veillons et confectionnons nos flacons de réserve au secret de l’amour, et advienne le jour !
Mais la lampe, les flacons d’huile de réserve ne sont rien sans la flamme et cette Flamme nous attend, nous devance, éclaire déjà notre chemin de fraternité, de communion, d’espérance. Cette flamme est Celui qui frappe, appelle, se donne, le Christ.