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Quelle Huile ?

La parabole des dix vierges, parabole du Royaume n’est pas des plus simples ! Elle nous demande un peu de réflexion. Prenons ce temps pour laisser les mots faire leur chemin dans nos vies.
Tout ne se passe pas trop bien, même avec la ceinture aux reins, les chaussures aux pieds, il nous fait veiller !

« Les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l’huile en réserve. »
De l’huile en réserve, pour compléter la tenue de service.
De l’huile en réserve pour chacune et par chacune : pas question de partager, « allez vous-mêmes en acheter ! »

Surprise de ce qui peut paraître comme égoïsme, et pourtant Jésus n’est en rien Maître en cet art. Alors qu’est-ce que cette huile en réserve ? A-t-elle un telle importance ? D’aucuns disent non, qu’entendons-nous ?
Pourquoi l’huile de notre lampe ne se partage-t-elle pas ? Jésus ne le dit pas, à nous d’essayer de le comprendre, en contemplant sa vie. Que ne partage-t-il pas qui brûle et ne s’épuise pas ?

Ne serait-elle pas finalement cette part de lui-même qui veille en brûlant, qui brûle en aimant ? Cette part de lui-même unique parce qu’il est le Fils de Dieu ? Alors pour nous, cette part de nous-mêmes unique, parce que nous sommes uniques pour Lui ? Belle part, belle huile !

Il faut aller plus loin. L’huile de notre lampe ne suffit pas, il faut de l’huile de réserve, pour la route à parcourir de jour comme de nuit, la longue route de l’humanité en quête de Lumière. Et combien cette lumière est attendue, au milieu de la nuit, la nuit du monde, la nuit de la violence, la nuit du doute, la nuit de la foi, notre nuit.

L’huile de réserve ne se partage pas non plus, dit Jésus. C’est bien lui qui le dit, au cœur de la parabole. Surprise, étonnement, rage. Pourquoi ?
N’est-elle-pas justement cette réserve unique de chacun, parfum de l’amour confectionné dans le secret du cœur touché par la grâce, par la présence du Christ, par le travail intérieur de l’Esprit ?

N’est-elle pas ce parfum d’amour qu’exhale notre vie de tous les jours et qui fait alors réserve de lumière pour traverser les nuits de l’attente, du doute, de la souffrance, de la mort ?

L’huile de réserve peut alors être à tout moment disponible à la flamme qu’est le Christ pour éclairer notre monde, ses nuits, ses obscurités comme celles de nos vies. Il est lui-même cette lumière qui luit, Lui, victorieux de la mort.

La lampe, l’huile de réserve ne sont rien sans la flamme. Or cette Flamme nous attend, nous devance, éclaire déjà notre chemin de fraternité, de communion, d’espérance. Cette flamme que l’Esprit fait jaillir à l’appel du Nom qui sauve.

Offrons nos réserves cachées,
à la Flamme qui est Amour !
Le brasier de la fraternité vient embraser tous les cœurs !

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2023/11/quellehuile.mp3