Quelle royauté ?
Dimanche du Christ Roi, Roi de l’univers ! Comment vivons-nous ce mystère du Christ Roi de l’univers en ce fin d’année 2021, après la terrible lumière sur notre Eglise ?
« Que ton règne vienne ! » dit Jésus à son Père. Les évangiles de ces derniers jours parlent du Règne. Quand nous entendons : : « le règne de Dieu est au milieu de vous », à quoi pensons-nous ? Reprenons cette page d’évangile pour entendre Jésus parler à ses disciples : Luc 17,20-25.
Vous vous souvenez, le règne de Dieu n’est pas observable.
Et nous qui voulons tout voir, tout comprendre, tout contenir, tout analyser ! Pas observable ! Comment alors le vivre, en vivre s’il n’est pas objet à voir ?
Le règne est là et oblige à nous poser la question : comment vivre ce règne et comment considérer le Christ comme roi, lui qui répond à Pilate pendant son procès : « C’est toi qui dis que je suis roi. » « Ma Royauté n’est pas de ce monde.«
De quelle royauté parle Jésus ? Pour quelle royauté donne-t-il sa vie ?
Le règne de Dieu c’est donc le Christ qui rassemble les enfants de Dieu dispersés. Il faut mettre beaucoup de nuances, aujourd’hui pour parler du Christ Roi, mais donnons foi à sa Parole qui nous invite à vivre en frères, en sœurs universels et à courir ensemble jusqu’au Royaume, avec cette certitude que la route de la vie fraternelle est signe du Royaume, est une facette du royaume de l’amour en croissance, une prophétie encore.
La fraternité est le lieu du règne, le lieu du Salut. Le premier chapitre de la Règle de saint Benoît dit : « vivre ensemble… ». Notre Règle va être cette pratique de la vie commune, cet art de vivre autrement, impossible sans l’Esprit Saint. Un passage étroit se profile rapidement à l’horizon, le prologue dit : « la route est étroite » mais le cœur se dilate, parce que justement la fraternité naît, renaît et est sauvée à la Croix, dans le sang du Christ, du Christ roi de l’univers.
Si la vie monastique, comme recherche du règne de Dieu, est vraiment appelé à être un laboratoire de fraternité, d’humanisation, c’est bien pour faire signe au monde : tout un chacun est en capacité de vivre cet autrement fraternel qui fait advenir le règne de Dieu.