Question d’amour ?
Etrange rencontre s’il en est… voyons plutôt, avec ce fonctionnaire royal, de Capharnaüm. Que veut nous dire saint Jean à travers tant de précisions géographiques ? Pourquoi cette insistance ?
Le fonctionnaire royal, lui, ne pense qu’à une chose : son fils, il est malade, mourant et il va à la rencontre de Jésus pour demander son secours. Ce n’est pas un signe ou un miracle qu’il demande, il demande la vie pour son fils. Demande qui se comprend si bien. Ce n’est pas pour lui, d’abord question de foi, de reconnaissance, mais question d’amour, c’est son fils, son fils qui est en danger…
Pour son fils, il cherche et il a entendu parler de cet homme, alors il court vers lui, il marche au moins une journée pour le rencontrer et aller le chercher. Ses pieds qui passent les montagnes, sautent les ravins, courent après Jésus, ses pieds ne parlent que d’amour. Et de quel amour parlent nos pieds ?
Comment Jésus peut-il entrer en dialogue si abruptement ? En fait, chaque fois qu’un étranger s’approche de lui, désespérément comme la syro-phénicienne, sa première réaction surprend, comme s’il ne voulait pas être reconnu, requis, suscité…
L’amour paternel qui brûle le cœur du fonctionnaire royal le garde inébranlable et ferme dans sa requête suppliante :
« Seigneur, descends, avant que mon fils ne meure ! »
Cette fois, Jésus est touché aux entrailles, et envoie le père à son fils : ’Va, ton fils est vivant ! »
Parole que le fonctionnaire ne semble pas remettre en question, il fait totale confiance et part aussi vite qu’il est venu. Plantant là les témoins, Jésus… Ses pieds courent près de son fils.
Parole qui ne peut que résonner dans le cœur du père comme explosion de joie, comme le père du prodigue, « ton frère qui était mort, est revenu à la vie ! »
Question d’amour qui ouvre un chemin de foi.
Et nous, quel chemin s’ouvre par l’amour des nôtres ?