Sel, Lumière !
Le sermon sur la montagne qui inaugure la vie publique de Jésus décline non un verbe mais notre adjectif d’hier : HEUREUX ! (Mt 5, 13 – 16)
Petit miracle de la foi : décliner à tous les modes et à tous les temps, sur tous les tons et sur la terre entière un adjectif : Heureux !
« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. »
Heureux ce sel qui est sel ! Heureux sel qui donne du goût, qui donne goût à la vie, parce que recevant sa vie du Vivant, demandant sa vie au Vivant !
Heureux sel qui garde sa saveur en la partageant sans dissolution, sans disparition, mais en la rendant déployée parce que donnée !
Ce sel, c’est nous ! Nous, salés au feu de l’Esprit, salés dans les eaux du baptême, salés au goût de l’amour de Dieu, des autres et de soi. C’est inouï et ce n’est pas tout…
« Vous êtes la lumière du monde…On la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. »
Heureuse cette lumière qui est lumière ! Heureuse lumière qui donne chaleur, clarté, luminosité ! Heureuse lumière qui se diffuse en se recevant de Celui qui brille dans la nuit du Monde !
Heureuse lumière qui se consume sans se consommer, qui brûle sans rien brûler que la paille, le petit bois des riens quotidiens !
Heureuse lumière qui vacille sans s’éteindre au moindre vent contraire !
Cette lumière, c’est nous ! Nous, lumineux du feu de l’Esprit, lumineux éclairés des eaux du baptême, lumineux de la lumière qui divinise et rend participant de la vie de Dieu, gratuitement ! Lumière qui est amour !