Seulement la frange
Jésus guérit, on lui amène tous les malades, les brancards affluent et tous supplient… Aujourd’hui, n’aurions-nous pas oublié Jésus ?
« Dans les endroits où il était, dans les villages, les villes ou les champs, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés. » (Mc 6, 53 – 56)
Ne serait-ce la frange de son manteau !
On n’imagine mal une foule de boiteux, de paralysés,d’aveugles, d’estropiés se précipiter ou être amenée pour toucher la frange d’un manteau ! On voit facilement en revanche les foules d’aujourd’hui se précipiter pour toucher leurs idoles !
L’évangéliste Marc fait ce constat : tous ceux qui la touchèrent furent sauvés !
C’est dire la puissance de vie, de salut qui émane de Jésus puisque même la frange de son manteau, l’extrémité la plus petite et la plus insignifiante a puissance de salut… Marc utilise volontairement le mot « sauvé » et non « guéri ».
Simple récit qui ne demande aucune explication, aucune retouche ! C’est un fait inouï : là où Jésus passe sa présence suscite la foi qui met en route tous les brancards de Palestine pour sauver ceux qui sont ainsi transportés ?
Que nous manque-t-il alors ?
La frange du manteau : un mot, une parole, le sourire d’un frère, d’une sœur, la participation aux sacrements, un service rendu… à nous de reconnaître une frange en passant : la présence du Christ Sauveur.
La foi : « ce que vous avez fait au plus petit des miens, c’est à moi que vous l’avez fait ! » Oui, ton frère, c’est le Christ !
la foule de brancards : chacun cache son handicap aujourd’hui, et pourtant, tous nous sommes bien cabossés, boiteux, aveugles, manchots, sourds ou sans souffle… mais peut-être trop fiers ou orgueilleux pour nous laisser porter près d’une frange, de Dieu Vivant ?
Une seule frange pour être sauvés !
Ne rêvons pas ! Le salut, c’est la Croix, la Croix traversée, la Croix victorieuse, pas une petit slogan de pub qui fait des sous !
Alors, oui, soutenons-nous dans la foi, pour oser courir pleins d’espérance au devant du salut, de Celui qui nous dit au secret du cœur : « Je t’aime, je donne ma vie pour toi ! »