Sorti pour quoi ?
Jésus sort de la maison, ce matin. Petite promenade d’été en barque avec ses amis ? Imaginons la scène, simplement, il sort, et demeure là assis au bord de la mer. Temps de contemplation, de repos, de communion ? Laissons-nous habiter par son regard. Que voit-il ? Soudain, la rumeur monte, des foules arrivent, le voilà entouré, comme étouffé, il prend le large ou de la distance. Assis sur une barque, à distance du rivage, à distance des foules, mais présent. Assis dans une barque sur la mer, silencieux, le regard pénétrant. Que pressentons-nous ? Qu’attentdons-nous, comme ces foules ?
Une parole… notre coeur n’est-il pas tout brûlant d’attente, de désir, au matin, sur le rivage de nos vies ? Qu’attendons-nous ? Qui attendons-nous ?
Alors la Parole, le Verbe se donne. ‘Il leur dit beaucoup de choses en parabole« . Pas de grands discours, pas de grandes théories, non des paraboles, ces histoires imagées pour nous donner l’espace de participer à son acte créateur de vie. Reprenons :
« Voici que le semeur est sorti pour semer… »
Parabole bien connue, mais qui chaque fois réveille.
Le semeur est sorti pour semer, lui qui est sorti de la maison au matin, assis dans une barque sur la mer. Lui le semeur, sème en pleine mer. Paradoxe d’images sur le rivage de nos vies…
Oui, le semeur jette le grain non seulement avec foi mais avec générosité, voire insouciance, prodigalité, excès.
Il jetterait sans regarder ? Comment imaginer ? Oui, Jésus parle de profusion de grains jetés sur le chemin, dans les ronces, sur le sol pierreux, et finalement dans la bonne terre.
Il jette tout ce qu’il a ! Il jette ce qu’il est. Il se jette à corps perdu dans le monde, pour rejoindre tout un chacun, en chemin.
La question du jour qui réveille : où sommes-nous ?
retenus dans les ronces ?
desséchés sur le sol pierreux ?
à tout vent, dispersés sur le bord d’un chemin ?
enfouis dans la bonne terre ?
Celui qui a des oreilles qu’il entende !
Entendons que le grain est donné, entendons que le semeur est sorti pour semer, entendons que notre terre telle qu’elle est reçoit ce grain et peut être travaillée pour porter du fruit.
Entendons que le semeur compte sur nous pour sa moisson !
Assis dans la barque, Jésus jette la semence du jour, pour la moisson promise. Sur le rivage de nos vies, il nous rejoint.
Heureuse la terre fécondée par le Grain !
Heureux le cœur ensemencé du Grain !
Heureux le Grain qui meurt promis au fruit de vie !