Tais-toi
Convoqués au silence ? (Mc 1, 2&- 28) En ce dernier jour du mois de janvier, dimanche pluvieux et anxiogène par la pandémie qui ne cesse de rebondir en agressivité par nos manques de vigilance, que faire comme chrétiens qui entendons d’abord le message de Vie : « Salut ! Ne craignez pas ! » murmuré aux femmes près du tombeau, au Matin de Pâques.
Alors, cette Parole de Jésus au présent de notre dimanche ?
« Tais-toi ! Sors de cet homme ! »
Tout étonne dans cette rencontre, une des premières que l’Évangile de saint Marc nous partage après le baptême.
Face à face entre un possédé et Jésus.
Ils se révèlent autre, l’un et l’autre et mutuellement.
Jésus, qui frappe par son enseignement, effraie par sa puissance de vie : il révèle au possédé qu’il est une personne, une créature humaine, un fils d’homme, et que l’esprit que l’anime n’est pas de Dieu. Il fait taire l’esprit comme il fait taire le vent et la mer, comme il fait taire nos pensées mauvaises. Silence qui guérit.
Silence révélateur de l’être profond : cet homme n’est pas un possédé, mais un fils de Dieu redonné à lui-même.
Cet homme redonné à lui-même devient parole de Dieu : Il est rendu à sa liberté de créature. Il n’est plus le jeu des esprits mauvais, des pensées dominatrices, mais le fruit de sa liberté mise en œuvre. En accueillant la puissance de Jésus, il est transfiguré.
Tais-toi !
Où résonne ce « tais-toi ! » en nous, aujourd’hui ?
En ce lieu profond de notre être habité par l’Esprit ? Demandons au Seigneur que ce silence du « Tais-toi ! » nous fasse découvrir ce lieu qui attend une délivrance, qui aspire à une libération, lieu de notre filiation divine, pur don de Dieu, lieu de la gratuité absolue que rien, ni personne ne peut arracher du cœur même de Dieu !