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Ton frère !

Ce quatrième dimanche, celui de la joie vient à nouveau nous solliciter aux entrailles : comment nous accueillir frères, sœurs et donc fils, filles ? Comment entendre autrement ce cri du père à son fils aîné ?
Pour se faire, entendons ces mots qui se bousculent dans la bouche du père prodigue : « Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! »

La source de la joie jaillit du profond des enfers, là où le Christ est descendu pour chercher celui qui était mort afin de le faire revenir à la vie. Il est descendu briser les portes de la mort, et en ramener tous les hommes captifs. Acte de foi sans doute obscur ou lointain encore et pourtant, si existentiel.

Allons avec le Christ au profond des enfers… car oui, ce fils, c’est bien chacun de nous. Pour chacun, le Christ est mort, pour chacun il est descendu aux enfers, pour chacun, il invite à la compassion ses frères et soeurs en humanité… Comment nous laisser interpeler au son de la joie du Fils vivant ?

Reprenons la prière du publicain et son geste de se frapper la poitrine et faisons-les nôtres, en basse continue.
Sans cesse murmurons la prière à Jésus, « Fils du Dieu vivant, aie pitié du pécheur que je suis » ou tout autre formule qui crie simplement au Père sa confiance d’enfant qui est revenu à la vie et qui n’a d’autre souci que de réjouir le cœur du Père, que de se réjouir d’être sur le cœur du Père, dans les bras du Père. Par ce acte de foi humble, notre coeur entendra peut-être Jésus frapper à la porte de notre vie, pour y déposer un surcroît de la sienne, un surcroît d’amour pour nos frères…

Chacun de nous a sa place dans le cœur du Père que le Fils a littéralement ouvert en laissant son cœur s’ouvrir et se dilater doucement, imperceptiblement, de nuit.

Oui, mettons la joie au comble dans le cœur de Dieu en nous abreuvant à la source de la réconciliation pour tous. Comment ne pas nous réjouir de voir tel ou tel frère – sœur progresser parce qu’aidé, parce que désireux de s’en sortir ?
Comment ne pas nous réjouir d’apprendre de tel ou tel qui parle d’expérience et ne désire que voir d’autres porter du fruit en abondance ?
Comment ne pas nous réjouir de recevoir de tel ou tel un pardon balbutié, un geste ébauché, une attention tellement discrète qu’elle passe inaperçue ?

Comment encore ne pas nous réjouir d’espérer contre toute espérance quand nous recevons de Dieu le ministère de la réconciliation et cet apostolat de la paix en vivant avec courage et force le mystère de la vie fraternelle ?

Toute au long de cette quatrième semaine, portons cette humble lumière qui sera notre joie à tous, joie qui ne pourra alors que déborder sur le monde, de proche en proche. Joie tamisée au sortir des portes des enfers… encore ombragée mais imprenable, oui car naissant du Coeur du Fils ressuscité.

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2025/03/ton-frere.mp3