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Toujours heureux ?

2 novembre : jour des morts, jour sombre et pourtant.
St Ambroise a une belle audace et une foi lumineuse quand il dit que « nos morts ont été envoyés non pas loin de nous, mais avant nous – eux que la mort ne prendra pas mais que l’éternité recevra.« 

A méditer en tout temps, à la lumière de la Parole !
Quelle Parole ? Jésus qui a traversé la mort et l’a vaincu une fois pour toutes ! Trop dur à croire ? Oui, trop scandaleux, trop violent, trop dans la nuit des sens. Alors cette pluie de béatitudes qu’arrose-t-elle ?

Car le programme des Béatitudes n’est pas fini apparemment, puisque la liturgie du jour en propose une autre, pour ceux qui médite Matthieu 11 ! Attention, beaucoup de propositions de texte pour ce jour. Nous méditons saint Matthieu. « Père, je proclame ta louange... »
Cette exultation de joie vient du coeur du Fils, « doux et humble » et illumine notre chemin paradoxal de quête de bonheur. Entre l’appel et la réponse, l’espace ouvert à la pauvreté reconnue, béance pour accueillir la Vie.

Nous commémorons tous les défunts, en ce jour et nous sommes donc plantés devant le plus grand des mystères : celui de la vie !

Oui, Mystère de la vie et non d’abord celui de la mort, même si tant de morts nous hantent dans l’actualité.
Mystère de la vie que l’on étouffe, mystère de la mort que l’on banalise,
mystère de la vie que l’on dissèque comme un objet, mystère de la mort qu’on veut oublier comme cendres au vent.
mystère de la vie à vivre en frères, mystère de la mort à accueillir en fils de Dieu avec douleur, compassion, en silence.

Mystère de la vie avant mystère de la mort parce que mystère de notre souffle. Souffle qui passe, souffle qui nous dépasse vraiment. Souffle reçu, souffle un jour rendu : mystère qui nous traverse qui que nous soyons, quoi que nous fassions. Mystère qui fait exulter Jésus, Maître de la Vie.

Mystère qui murmure en ce jour : « Tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Le Fils, qui désirera-t-il rencontrer ? Des serviteurs en train de l’attendre, de travailler, de veiller, et lui se ceindra pour les servir à genoux. La mort devient alors rencontre du Fils qui sert à genoux. De quoi tomber à genoux dans l’exultation sobre et silencieuse car saisie de mystère !

Quel renversement de perspective,
par ce renversement de révélation : Dieu Serviteur à genoux,
Passeur de tout homme, d’une rive à l’autre !

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2023/10/toujoursheureux.mp3