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Tous des Nicodème?

Heureux Nicodème !

Nous reprenons la route quotidienne, mais autrement. Pâques nous a transformés, même en secret. Notre chemin se poursuit au-delà de ces jours fondateurs, quarante au désert, trois de Passion et huit d’Octave pour découvrir le Ressuscité par tous les témoins rencontrés dans les Évangiles.

Le temps pascal, de Pâques à Pentecôte, nous donne à méditer saint Jean. Prenons l’Évangile en mains, et laissons-nous immerger dans la lumière du Verbe fait chair, lumière qui nous emporte au gré du Vent de l’Esprit pour nous rapprocher de la Source. N’ayons pas peur de perdre quelques certitudes en chemin, souvent fausses ou déformantes… Laissons-nous gagner par la joie du Ressuscité. Le monde en a bien besoin.

Nicodème ouvre la marche avec une question étonnante, saugrenue même, mais tellement existentielle : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ?« 

Naître, et renaître : Voilà bien ce qui nous hante au plus secret, au plus intime de nous-mêmes. Tout être humain est traversé, un jour ou l’autre, par cette question qu’il garde si souvent sans réponse, enfouie, muselée au fond de sa solitude douloureuse, parfois hurlant dans la nuit. Qui n’a pensé une fois comme Job « mieux voudrait ne pas avoir vu le jour » ? Paradoxalement, beaucoup aspirent, un jour à renaître, à refaire sa vie autrement. Aspiration qu’il est bon de recevoir, d’entendre, de laisser venir au jour sans violence, récrimination ou rancune.

De la chair de l’impossible à dans l’Esprit du tout possible, un passage ! En Dieu, naître et renaître, au souffle de l’Esprit est justement Vie offerte par le Vivant au creuset de la vie.

Accueillons cette parole faire son chemin : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

Bonne Nouvelle du jour :
Nous sommes tous nés du souffle de l’Esprit. Nous avons peut-être perdu un peu de capacité respiratoire, d’audition, voire de capacité à reconnaître sa voix. Vite, débouchons-nous les oreilles et écoutons le murmure qui nous fera renaître : « je t’aime ! »

Cher Nicodème, aujourd’hui
viens en chemin, avec le Vivant,
nous parler du sein de ta mère !

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2023/04/tousdesnicodeme.mp3