Un autre « si »
« Lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. »
Nouvelle surprise, ce matin, sur le chemin de la liberté ! L’offrande n’est pas première pour Jésus, elle n’a de sens que si elle est signe de fraternité retrouvée. Creusons dans cette direction d’autant plus interpellante : « si ton frère a quelque chose contre toi… »
Les rites constituent une bonne partie de notre pratique religieuse, de notre relation à Dieu. Ils sont les signes de notre foi, et les garants de notre proximité avec Dieu et pour beaucoup, de grâces attendues.
Jésus déplace allègrement le sens de l’offrande et donc du culte rendu à Dieu. Celui-ci n’a de force vitale que s’il est constitué par l’amour du frère, de la sœur, sinon il n’est que du vent : laisse-là ton offrande !
La source de l’offrande, de toute relation cultuelle à Dieu jaillit de nos relations fraternelles librement vécues !
Quel retournement et quelle grâce ! Le « si donc » médité hier prend visage dans ce « si » de choix, celui d’aller librement au-devant du frère qui a quelque chose contre nous. Laissons nos entrailles nous agir…
La vérité de nos célébrations ne rayonnera que de la charité de nos relations. Comment mieux nous y préparer ? « Dieu se glisse dans nos réalités humaines quotidiennes. » (P Turck)
Alors oui, sur ce chemin de Carême entendons autrement cette parole du Christ : « laisse-là ton offrande ! » Toutes nos bonnes résolutions ne trouveront leur fécondité que dans la décision profonde de retrouver un chemin de fraternité réconciliée, autant qu’il est possible !