Un frère, une soeur, une mère…
Deux détails frappent dans les versets de l’Évangile de ce jour : Jésus est dans une maison et autour de lui, une foule, assise, l’écoute. Des gens de sa parenté dont sa mère, arrivent dehors : une foule assise autour de lui dans une maison, quelques uns arrivent et sont dehors. Visualisons la scène, sans voir Jésus dans un palace, mais une humble maison de pêcheur…
Ce jeu du dedans – dehors, une foule – sa mère, ses frères, interroge : comment une foule peut être assise autour de Jésus dans une maison ? Une fois encore, le récit conduit plus loin que l’événement tel qu’il s’est passé réellement, il apporte une lumière théologique, et de taille. Que cherche-t-il à annoncer, à anticiper ? Cette foule assise autour de Jésus, dedans… ne serait-ce pas le Royaume ?
Et que fait cette foule ? Elle l’écoute d’abord ; elle reçoit sa Parole. Or cette foule anonyme va changer de statut, pourrait-on dire. De foule anonyme, assise autour de Jésus, dedans, elle va devenir, frère, sœur, mère du Christ. Bouleversant.
Comment ? Jésus enseigne alors avec une concision qui déconcerte, il ne dit qu’une parole : faire la volonté du Père.
Aucune réaction n’est décrite. Le récit s’arrête là, et nous laisse au seuil de la décision à prendre.
Devenir frère, sœur, mère du Christ ? Folie du message, oui, folie, mais réalité de l’amour.
Jésus ouvre par sa Parole et sa vie un chemin possible à tout homme, toute femme qui se laisse regarder, qui se laisse transpercer par sa Parole, qui se laisse mourir pour ressusciter à un autrement inconnu, celui du matin de Pâque. Ce matin, chaque jour nouveau à recevoir.
Cette volonté du Père, comment l’entendons-nous ? Comment la mettons-nous en pratique sur le chemin concret de nos vies de femmes, d’hommes ?
La pierre a été roulée, une fois pour toutes… telle est la volonté du Père, cette victoire de la vie sur la mort. Pour nous, aujourd’hui, la pierre est déjà roulée, ce matin, pour une naissance dans l’Esprit, par l’Esprit du Vivant. Comment sortons-nous de notre nuit, de notre mort, de notre lit ?
Jésus nous devance,
et nous engendre : voici ma Mère !
Pas sans nous, pas sans un « me voici » engagé !