Veillez !
Jésus n’y va pas par quatre chemins, il exhorte ses disciples avec vigueur à la vigilance. « Veillez, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. … Tenez-vous donc prêts ! »
Nous tenir prêts : prêts comme le maître de maison qui ne laisse pas le voleur agir, prêts comme le serviteur qui attend en tenue de service. Les disciples, privilégiés ? Oui, au regard des scribes, des pharisiens… Place de choix, « la meilleure part, celle qui ne sera pas enlevée, à qui écoute la Parole et la met en pratique…. » Prêts ? Comment ? En tenue de service… Toujours prêts ? Interrogeons le Maître.
Ah, cette tenue de service !
Nous l’imaginons taillée sur mesure, légère à porter, élégante, avantageuse …
Mais aujourd’hui, plus question d’imagination et de ballade dans un ailleurs poétique, bien urgence de création, en grands couturiers du Royaume : nous avons à créer notre propre tenue de service, et à l’adapter aux circonstances, aux lieux, aux personnes sur notre chemin. Gare aux faux plis, secrets des hypocrites que Jésus n’aime vraiment pas.
Alors veiller et être prêts n’ont d’autre sens que de chercher la Présence du Vivant, caché au creuset du banal quotidien, sans nous le laisser voler par le sensationnel de la séduction marchande ou de l’à peu près facile, comme le prêt à porter d’un jour…
Veiller et être prêts, pour donner la Présence du Vivant par notre vie ordinaire habitée par le Vivant et donc arrachée aux tentations grossières du non-sens, du néant, du tout à portée de main, facile à prendre, encore.
Veiller et être prêts, c’est rendre en action de grâce le présent au Vivant dans l’éternelle offrande à la louange de la gloire du Père : là commence peut-être le bonheur ici et maintenant, pour l’éternité. Jésus semble nous y convoquer, avec insistance, comment nous rendre libres ?
A nous de vivre heureux d’être servis par le Fils,
à nous de recevoir sa tenue du Serviteur, à nos mesures de fils, de filles
de devenir ainsi veilleurs au cœur du monde, urgence des disciples appelés !
