Violents coups de Vent, Langues de Feu !

Les événements de ces dernières semaines sont bien présents, alors quand nous entendons, « violents coups de vent » ou « langues de feu » immédiatement, nous pensons à dérèglements climatiques et guerres, violences. Images de ravage, de destruction, de mort.

Alors, la Pentecôte ? L’Esprit viendrait-il détruire, ravager ? Que signifie ce violent coup de vent et ces langues de feu ?
Ils furent tous remplis de l’Esprit Saint.

L’inattendu arrive. Le récit de st Luc dans les Actes des Apôtres vibre et scintille. Juste un temps d’arrêt sur image pour que notre imaginaire s’en saisisse et se l’approprie actualisé. Un bruit soudain, comme un violent coup de vent qui remplit la maison.
Un bruit qui prend toute la place, un coup de vent qui semble tout balayer… Trop vus sur nos écrans, ces paysages dévastés par un coup de vent, une tempête, pour ne pas être immédiatement au parfum, mais le sommes-nous vraiment ?

Pas fini le récit, arrive le feu qui jaillit d’un lieu unique et qui se divise pour toucher chacun avec douceur, comme une langue… Là plus difficile d’imaginer. Du feu qui ne détruit pas et se divise sagement comme apprivoisé.

Vent et feu : deux signes qui manifestent le don de l’Esprit.
Vent et feu qui viennent d’où on ne sait et qui remplissent la maison, qui remplissent chacun.
Vent et feu qui loin de détruire donnent Vie. Ils se mettent à parler en d’autres langues.

Voilà bien le signe de l’Esprit, ce don de la Parole .
La parole, la marque de l’être humain, la marque de l’Esprit qui faire surgir la vie du chaos originel. La parole, née du Vent et du Feu. La Parole de Feu.

La parole permet alors la Bonne Nouvelle, et par elle ouvre à nouveau aux relations. Ce qui était perdu par le mensonge et l’idole, la parole détournée, la parole pervertie à Babel, avec le Serpent, retrouve sa Source, par le Coeur transpercé, Souffle rendu par le Fils, Souffle redonné en ce jour de Pentecôte.

La parole rend la fraternité possible, heureuse, et la construit par l’ouverture à la différence, à la complémentarité, à la communion et donc à la joie parfaite.

Comment ce premier signe du don de l’Esprit nous rejoint-il ? S’il a donné à tous ceux qui étaient rassemblés le jour de la Pentecôte de parler en toutes sortes de langues et ainsi de s’entendre et de se comprendre pour n’être qu’Un alors aujourd’hui ?

En ce jour de Pentecôte pour nous, le vent et le feu nous sont aussi donnés. Ils nous constituent « hommes, femmes nouvellement investis de la parole qui fait Corps, Corps du Fils ressuscité, Église. Inattendu de Feu.
Oui, aujourd’hui, l’Église renaît de l’Esprit, du Vent et du Feu, comme au commencement. C’est la grâce de la liturgie, de notre foi vécue et célébrée. Inattendu de Vent.

Y croyons-nous vraiment ? Oui, l’Église naît et renaît du souffle de Dieu et nous transmet ce Souffle de Feu, ce Souffle de Vent, ce Souffle d’Amour…

Bonne nouvelle : Revêtus de l’Esprit, nous sommes Enfants de Dieu,
emplis de la puissance de Dieu, capables de parler Vrai et Juste,
capables d’aimer comme Dieu aime.