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Histoire de la Communauté : 1952-1982

Le cloître

Mère Bénédicte s’éteint à Vanves le 1er février 1952.

Les années qui suivent sa mort marquent le passage de la Congrégation à un stade nouveau de développement et donc une étape importante pour la communauté de Vanves :

En 1954, cinq Sœurs quittent Vanves pour une nouvelle fondation à Ban-Me-Thuot au Vietnam (la communauté sera transférée en 1967 à Thu-Duc, dans la banlieue de Saïgon/Ho-Chi-Min-Ville) ;
En 1956, d’autres sœurs partent à Chemillé en Anjou, pour la fondation d’une nouvelle communauté par l’intégration à la congrégation des dernières moniales Fontevristes. Cette communauté se transfèrera en 1961 à Martigné-Briand.


Entre-temps, en 1955, Ambositra a fondé Mananjary, sur la côte Est de Madagascar ;
On sent très vite qu’il faudra mettre au point des structures canoniques correspondant à cette situation, en raison de l’enracinement local de chaque Prieuré et pour favoriser la communion entre ces monastères situés sur trois continents.

Les conditions de la vie à Vanves au long des années sont devenues très complexes : transformation de la banlieue parisienne, charge économique des bâtiments, communauté nombreuse.


On risque de sacrifier aux nécessités du travail la formation en profondeur ; l’accueil risque de perdre ses dimensions spirituelles, les services à assumer pour aider les autres monastères de la Congrégation se sont accrus.
Malgré ces problèmes, on répond à l’appel de Mgr Gantin, alors archevêque de Cotonou, et à partir de 1965 un groupe fondateur part progressivement pour le Bénin (appelé alors Dahomey) où germe le monastère de Toffo.

Pendant les années 1965-1966 s’engage une longue réflexion de la communauté de Vanves sur son avenir et sur ce qui pourrait favoriser le renouvellement en profondeur appelé par le Concile Vatican II.
On envisage alors d’implanter la communauté plus loin de Paris, mais toutes ont à coeur que la vie monastique continue à Vanves.

A la fin de 1966, Mgr Marty, alors archevêque de Reims, demande d’avoir dans son diocèse une communauté des Bénédictines de Vanves. Et la mise en vente au printemps de 1967 du lieu même de l’ancienne abbaye de Saint-Thierry précise le projet.
Le Chapitre Général de 1968 donna son accord pour que la communauté réalise simultanément son établissement à Saint Thierry et le maintien à Vanves d’une présence vivante.

A Vanves, il y eut alors une période de tâtonnements – nous sommes dans les années 1968-1975 – Mais la vie même, comme tout au long de l’histoire, montra le chemin :

Le retour des soeurs fondatrices du Vietnam quand elles durent quitter le pays et la venue en France de soeurs vietnamiennes et malgaches ont contribué à façonner le visage actuel de la communauté.

Sa physionomie est de plus en plus profondément marquée par la présence de prière dans la ville que signifie le monastère :
Eglise ouverte alors que c’est maintenant rare à Paris,
Eucharistie le soir qui permet l’assistance de chrétiens revenant du travail,
Intercession à l’Office de midi et à Complies pour tous ceux qui sont venus confier leurs intentions, et surtout appel spirituel profond pour les sœurs :

« Les terres lointaines ont besoin de monastères, les mégapoles modernes aussi. »

La communauté a compté jusqu’à 80 sœurs.
Aujourd’hui, elle est d’environ 20 ou 25 sœurs.
Une partie des bâtiments avait déjà été en partie louée dans les années 60.
Aujourd’hui, ce partage des locaux avec congrégations religieuses et organismes divers a permis d’en alléger le poids tout en rendant grand service.
La disposition permet à la fois un voisinage fraternel et une indépendance.

Les cellules de l’hôtellerie et de vastes salles bien aménagées permettent d’accueillir et ceux qui désirent se ressourcer dans la solitude et les groupes heureux de la présence d’une communauté.
« Pour la ville à la recherche d’une écologie spirituelle, le monastère est comme un puits d’espérance toujours offert. »

Par son histoire et sa situation, par la présence du Secrétariat de l’Alliance Inter Monastères (AIM), Vanves est un lieu où les grandes transformations de la vie de l’Eglise et du monde trouvent un écho.

Ce lieu est cher aux soeurs de la congrégation de tous les continents qui y reconnaissent comme une maison de famille, vivante autour de la tombe de Mère Bénédicte.