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Soeur Anne-Marie

Ce vendredi 1er septembre 2017, notre doyenne Soeur Anne-Marie  LANDREAU

a accompli sa Pâque ce vendredi 1er septembre 2017,

à l’hôpital local de Martigné-Briand, à l’âge de 98 ans.

  Sœur Anne-Marie est originaire d’une famille nombreuse, très croyante, des Mauges, en Maine et Loire. Elle est née le 14 août 1919 au Longeron. Elle a reçu, de son éducation, un très grand respect du sacré, du rôle du prêtre et une belle dévotion à la Vierge Marie. Elle avait beaucoup d’admiration pour son frère prêtre qui était son parrain et l’une de ses sœurs, Sr Marie-Geneviève, est entrée dans la même communauté qu’elle. Elles ont fait profession perpétuelle le même jour.

    D’un dévouement sans faille, elle a rendu de multiples services à l’hôtellerie, à la cuisson du pain d’autel quand nous avions cet atelier, à la porterie et à la cuisine. Sa simplicité toute naturelle lui a valu de vivre dans la discrétion, mais non sans un bon tempérament qui savait s’affirmer quand il le fallait.

    Ces dernières années, le dépouillement de la perte de mémoire a été pour elle, une belle occasion de vivre l’abandon au jour le jour ; elle répétait souvent cette petite question : « Qu’est-ce que je fais maintenant ? »… mais n’oubliait jamais de lire son missel chaque jour et de demander son chapelet pour la nuit.

  Après quelques années de travail comme ouvrière, elle est entrée au prieuré fontevriste de Chemillé, en février 1942, faisant profession perpétuelle le 6 octobre 1947. Après la fusion des Fontevristes avec la congrégation des Bénédictines de Ste Bathilde de Vanves, en 1956, elle suivra la communauté qui s’installera à Martigné-Briand en 1961.

   Il y a dix jours, elle a fait un infarctus qui a nécessité une hospitalisation, sans qu’elle ait eu le temps de revenir au monastère. Elle nous donne un beau témoignage de fidélité, de don de soi et de simplicité. Nous la confions à votre prière pour que sa vie donnée soit féconde bien au-delà de son départ.  

   Sa sépulture a eu lieu lundi 4 septembre 2017 à 14h30 : elle a été inhumée dans le cimetière du monastère à la suite de la célébration.

  Mot d’accueil pour Sœur Anne-Marie

4 septembre 2017

Chère Sœur Anne-Marie,

Une sœur nous a fait remarquer que tu es partie un vendredi à 15h, jour et heure traditionnels où l’on considère que le Christ est mort sur la Croix… ce n’est pas banal pour une ancienne Fontevriste dont la spiritualité est celle de Marie et Jean au pied de la Croix.

   Tu es aussi partie juste au moment où Sr Monique, qui était à tes côtés, parlait de Margot avec l’aide-soignante. Margot, ta compagne de toujours, de Chemillé à Martigné, est venue t’accueillir auprès de Ton Seigneur.

    Tu as donc rejoint la nuée des moines et moniales du Ciel, des Fontevristes aux Bénédictines de Sainte Bathilde, mais aussi ton frère prêtre, « tonton l’abbé », comme on dit dans ta famille, ta sœur Marie Geneviève, tous les défunts de ta nombreuse famille, mais aussi tous les « anawim », les « pauvres de cœur » de la tradition biblique. Tu nous laisses un témoignage de simplicité naturelle, de don de soi, de service et de fidélité. Nous gardons au cœur ton sourire et tous tes mercis donnés généreusement, sans préjugés. Probablement, tu as connu la souffrance et les humiliations, mais sans jamais te plaindre, nous disait hier, Sr Thérèse… elles ont été fécondées en véritable humilité, tel le moine humble parvenu au 12ème degré de l’humilité de la Règle de Saint Benoît. Peu de paroles, mais une vraie présence de prière et d’attention à l’autre… quelque chose, en quelque sorte d’inimitable… c’était ton don, merci de nous en avoir fait bénéficier jusqu’à tes derniers jours.

   Au CHU, quelques jours avant ta mort, je t’ai posé cette question : « Penses-tu à la mort ? »… et tu m’as répondu, avec une petit sourire amusé : « Je ne sais plus, j’ai oublié… ». Assurément, ton cœur était prêt et tu ne le savais pas. Je suis toujours émerveillée par cette absence de retour sur soi, grâce du dépouillement du grand âge et d’une vie donnée au Christ, sans retour. Puisse ce don de simplicité, de reconnaissance et d’abandon, nous stimuler sur la voie de notre vie chrétienne, qu’elle soit au monastère ou dans nos familles. Merci pour tout ce que tu nous as transmis par ton être même. Et merci à vous tous, famille et amis du monastère pour votre présence de soutien à nos côtés.