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Portrait du mois: Mère Jean-Baptiste Marie-José Choupot

Un saut de l’autre côté du globe pour découvrir le visage de M Jean-Baptiste, qui portait bien son nom : elle n’a eu de cesse de montrer le Chemin, le Christ, et d’y conduire. Partie de Vanves, elle est envoyée à Toffo au Bénin pour guider la communauté naissante sur la voie de l’amour sans condition. Avec le Précurseur, son saint Patron, elle a tracé un sillon de vie radicalement ordonné à la louange, à la vie fraternelle, teintée de grande espérance, de joyeuse et sainte espérance, attendant le Retour certain du Maître venu en notre chair.

Elle accueillait toutes celles et ceux qui venaient chercher la clé de l’espérance et elle savait avec douceur et fermeté soutenir cette quête personnelle intimement articulée à tout le Corps en marche. Subtile attention qui requiert compassion et bienveillance, deux grands dons qu’elle développa jusqu’à la fin, au cours de sa maladie, vécue avec abandon au prieuré de Saint-Thierry. Le Seigneur l’accueillit le premier dimanche de l’Avent, juste avant l’Eucharistie, murmurant à son cœur : « Entre dans la joie de ton Seigneur ! »

               Née le 21 avril 1929, elle fit sa première profession à Vanves le 29 septembre 1954. Elle y vécut plus de 20 ans, heureuse de s’être livrée totalement au Christ. Elle fut envoyée à Saint-Thierry en 1968. A Vanves comme à Saint-Thierry, elle était chargée de la formation des jeunes sœurs. Puis en 1973, elle fut envoyée à Toffo au Bénin. En 1986, elle est devenue, après Mère Charles, la prieure de notre communauté, tenant la place du Christ au milieu de nous. Le 1er décembre 2002, elle est entrée dans le Royaume de Dieu. Nous rendons grâce pour ce que Dieu a fait dans sa vie et nous nous réjouissons de ce qu’elle a été pour nous.

               Mère Jean-Baptiste fut une femme dont la vie a marqué la Communauté de Toffo.

               Chez elle, il n’y avait pas de place pour les négligences ni dans l’ordinaire du quotidien ni dans la vie spirituelle, si bien qu’on pourrait relever la ponctualité comme l’une de ses qualités et elle y tenait comme une valeur à laquelle elle nous exhortait. A côté du sens d’humour qui la caractérisait, elle savait bien concilier douceur et rigueur, une rigueur qui véhiculait l’amour. Elle avait aussi ce sens juste d’aborder, de rejoindre et de reprendre avec respect et fermeté chaque sœur dans son unicité. Qui n’a pas été marqué par la qualité humaine et spirituelle de sa présence à chaque rencontre ? Elle communiait si profondément aux joies et aux peines de chacun-e que tous la considérait comme leur mère. Oui, elle nous a marqués par sa fidélité et la qualité de son accueil, sa disponibilité, sa délicatesse et son grand esprit de foi.

               Sa grande bonté et sa compassion la paralysaient parfois dans sa charge de prieure. Elle a souffert et parfois manqué de force quand son autorité était contestée. Avec Jean-Baptiste, le patron qu’elle avait choisi, elle aimait bien se dire- comme pour se consoler- l’amie de l’Epoux prêchant dans le désert, et elle nous montrait Jésus, s’effaçant pour qu’il prenne toute la place dans nos cœurs.  Mais elle a été surtout une femme d’espérance, elle a toujours cru en la présence de Dieu au cœur de notre Communauté, même si parfois les apparences auraient pu la faire douter.

               Elle aimait particulièrement le temps de l’Avent où le Seigneur est venu la chercher pour la lumière éternelle en décembre 2002 : ce fut le 1er dimanche de l’Avent, une date qui nous rappelait justement la mémoire  de la première célébration eucharistique sur le terrain du monastère.   Toutes celles  à qui elle donna les cours de psaumes et de liturgie peuvent en témoigner. Elle y entrait toujours avec une joie renouvelée. Elle était une femme de l’attente, de l’espérance.

               A travers la surveillance sur le terrain du Monastère et le contact avec les ouvriers et ouvrières, elle portait le souci du développement de ce village du pays et de l’Afrique où le Seigneur avait planté ce Monastère de Toffo. Après 30 ans vécus ici, elle restait toujours préoccupée de la transmission de la vie monastique si bien qu’elle était passionnée de donner aux jeunes professes le cours d’histoire monastique. Elle s’interrogeait beaucoup sur l’inculturation de cette vie, ici, à Toffo, sur les valeurs de la tradition africaine voire béninoise à garder, et sur ce qui devait  à tout prix être vécu sous tous les cieux pour vivre authentiquement la Règle de saint Benoît et les caractéristiques constantes de toute vie monastique à savoir : la recherche de l’Absolu, le retrait du monde et les pratiques de l’ascèse.

Dans une lettre à la Communauté, elle nous disait : « un lien unique et personnel unit une prieure à sa Communauté, avec une alliance conclue et scellée dans le Seigneur ». Elle  consentait, avec la générosité qui la caractérisait, à « laisser la place », sachant que ce « passage » est source de vie, d’unité et de foi.

Dans l’abandon à la volonté  de Dieu, elle vivait dans une paix plus profonde que tout ce qui pouvait l’ébranler jusqu’au jour où l’épreuve de la maladie est venue contrecarrer les projets d’un priorat qui irait jusqu’en 2004 ! Paix à son âme ! Merci chère Mère Jean-Baptiste.

Portrait – Les soeurs de Toffo (document en pdf)

Mère Jean-Baptiste Choupot, osb, Prieure de Toffo, Bénin, retrace les origines et décrit les structures de l’Association des Moniales bénédictines d’Afrique de l’Ouest. « Ce qui est fondamental dans cette pratique de la solidarité, c’est l’unanimité pour se sentir de la même famille : « Filles de saint Benoît en Afrique », dans le respect de nos différences. »
AIM, la solidarité entre les bénédictines de l’Afrique de l’Ouest

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